[Lis] Autel California, Nine Antico

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Bonjour à tous! J’espère que vous vous portez bien et que vous profitez de ces belles journées de printemps. De mon côté, et bien… pour éviter de vous resservir le refrain de la femme débordée, je dirais simplement que tout va pour le mieux. J’ai un peu honte de revenir si tard, surtout que la chronique que je vous propose aujourd’hui aurait dû être postée pour le 15 avril. Gros fail de ma part.

Sans plus d’excuses ni de préambule, voici (enfin) mon avis sur cet ouvrage, reçu dans le cadre du Festival de la BD de PriceMinister!

Cinq ans après Coney Island Baby, Nine Antico nous replonge dans la culture américaine des années 50-70 et de ses égéries éphémères: Autel California ou le phénomène des groupies à l’heure de l’apparition du mythe moderne de la star.
Dans ce premier tome, Bouclette, adolescente qui idolâtre les Beatles et Elvis Presley, va de fil en aiguille rencontrer puis côtoyer les stars qu’elle adule pour devenir l’une des groupies les plus connues. Personnage très inspiré de la plus célèbre d’entre elles, Pamela des Barres, on assiste aux premiers pas d’une jeune fille encore naïve qui va bientôt réchauffer sa destinée sous les feux ardents de la célébrité des rocks stars. Dans les coulisses des groupes mythiques où naissent les destins satellites et les notoriétés-éclair, on croise Phil Spector, Keith Richards, Mick Jagger ou encore Jim Morrison en demi-dieux, qui laissent des petites miettes de gloire aux jolies témoins du rock. Nine Antico insuffle de la grâce au désenchantement et les héroïnes sont aussi des victimes sulfureuses. Treat Me Nice. En fond sonore, la chanson d’Elvis Presley résonne et donne son nom à ce premier tome, très documenté.

J’ai terminé cette lecture il y a quelques semaines déjà et, malheureusement, elle ne m’a pas autant marquée que je l’aurais espéré. Pour tout vous dire, je ne sais pas bien par où commencer ma critique, tant ce livre ne m’a pas fait grande impression.

Et pourtant, sur le papier, il avait tout pour me séduire: Etats-Unis, rockstars et groupies – un univers qui me fascine. D’ailleurs, ce que j’en retiens principalement, c’est cette atmosphère très américaine et musicale, et la façon dont l’ouvrage dépeint cette période mythique, qui s’étend du milieu des années 50 au début des seventies. L’auteur ne se contente pas de planter le décor, il nous entraîne véritablement dans un voyage, au gré de chansons inoubliables, qui résonnent d’une planche à la suivante.

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Le style graphique, lui aussi, est plutôt à mon goût. Je le trouve à la fois très personnel et parfaitement lisible. J’ai aimé le travail du noir, avec de beaux aplats qui évoquent une vie nocturne parfois plus obscure que les feux de la rampe ne le laissent paraître.

Là où mon enthousiasme s’est quelque peu éteint, c’est au niveau du scénario, maigrichon, et des personnages, tout aussi inconsistants. L’héroïne connaît une indéniable transition, qui la mène d’une vie d’étudiante bien sous tout rapport à celle d’une groupie sauvage et prête à tout, mais nous ne comprenons pas pourquoi, ni comment. Son entourage est fantomatique, à peine décrit. Qui est cette surfer girl, qui surgit au chapitre 2, comme une évidence? Je ne sais pas si ce mépris de la psychologie des personnages est dû à des ellipses volontaires ou non, mais cela donne un traitement superficiel à l’intrigue, dont on finit par ne plus franchement se soucier. Seules les interventions pleines d’esprit de Barbie (oui, la poupée) sont parvenues à éveiller – temporairement – mon intérêt.

En conclusion, ce roman graphique est une jolie invitation à un périple nostalgique et musical… Dommage qu’il pèche par son manque cruel de profondeur!

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Merci à PriceMinister pour cette découverte et à bientôt pour mes favoris du mois d’avril!

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